Tout a commencé avec une bonne idée de Vincent, mon
partenaire. Cette année on a décidé de faire Biivouac, sans trop savoir à quoi
nous attendre au départ. Juste que c’est de l’enduro en itinérant avec nuitées
en tente et sur des terrains qui ne nous sont pas familiers du tout. « Ouais
ben on verra bien quoi ! »
Et nous voilà partis pour le pays Diois dans la Drôme. Alors
pour moi, grosso-modo, la Drôme c’est un truc le long de l’A7, avec des collines
assez abruptes. Ha oui pis y a aussi des olives je crois… Jamais mis mes roues
là-bas. Mais d’après les informations recueillies, il semble que ça grimpe pas
mal et que les descentes soient aussi du genre technique. Comme on est pas du
genre à sortir totalement à poil, on s’est un peu entrainés avant quand même.
Vincent sur les trails des Arcs et moi dans les Albères. La forme est là, de
quoi au moins pas trop en chier, parce qu’on est aussi au parfum des tracés « à
la Greg Noce ».
Arrivés sur place, on s’installe dans les micro-tentes
montées par l’orga. Ça va être serré. On récupère aussi le rider pack avec une
super veste offerte par V8, le traditionnel garde-boue EnduroTribe, la plaque
personnalisée et la puce de chronométrage.
Jour 1
Réveil à 6h30 pour un départ du Campement à 8h30. C’est un
peu hard, la nuit a été fraîche et avec le terrain en pente, j’ai passé ma nuit
à remonter le matelas.
La tente repas au petit matin |
Spéciale 1.
La montée se fait en bus jusqu’au-dessus de Pennes-Le Sec.
Là, on vide les camions, puis on redescend par la route sur quelques centaines
de mètres avant d’attaquer un chemin qui nous mène moyennant une première
poussette jusqu’au départ. Celui-ci est
situé au Rocher des Blaches pour rejoindre le hameau de Savel.
Alors là, comment dire… Panique à bord ! La spéciale
commence par un enchainement d’épingles très fermées sur un chemin étroit et
très fuyant. 1ère épingle négociée à l’arrache. A froid, pas d’appui,
la suite est pire. Je ne suis pas dedans, mais pas du tout. Résultat 2 sorties
de piste. La fin de cette spéciale nous réserve une sacrée surprise : un
bon gros pétard sur des terres grises. C’est long, ça monte fort. Après une
dizaine de minutes de course, je suis bien rincé. La journée va être
longue !
La liaison s’effectue en remontant par la route sur 400m de
D en direction de Rimon.
Spéciale 2.
La spéciale 2 est une descente longue vers Saint Benoit en
Diois. Je suis beaucoup plus à l’aise maintenant, et je lâche les freins. Le
sol est un mixte de terre meuble recouverte de pommes de pins et de petites
pierres. Dans un virage, ma roue avant part en sucette et c’est le drame. Je me
retrouve en vrac, le cintre à l’équerre. Quelques secondes de perdues (en fait
pas mal, parce que ça défile vite) et on repart sur ce trail très rapide qui devient
bien cassant comme j’aime.
A l’arrivée à Saint Benoit, je me fais désinfecter une
grosse écorchure. Pendant ce temps-là un autre concurrent se fait poser des
points de suture sans anesthésie sur le bras.
Nous reprenons ici les mini-bus pour remonter jusqu’à Rimon
pour le repas.
Liaison par DFCI jusqu’à la Montagne de Baufayn. C’est bon,
ça permet de faire tourner les jambes après la pause déjeuner.
Spéciale 3
David de Mountainbiker Paris regarde la crête en dessous de laquelle on va passer dans quelques instants |
Le départ est donné sur le causse à 1250 d’altitude. Les pros
font le show avec des départs qui arrachent tout. Quand c’est notre tour, on
essaye de faire pareil évidemment, mais ça fait pas pareil évidemment !
Après 200m, le chemin plonge par le Pas du Loup dans le sous-bois avec des
épingles dans les pierres. Après un court coup de cul, le chemin oblique sur la
gauche et passe sous une crête. A cet endroit c’est super étroit et les arbres
sont vraiment très proches. Après 300m de ce régime, on dépasse une équipe dont
un des membres fait de la varappe dans la caillasse pour remonter son vélo.
Manifestement, il faut rester très vigilant. Pas très à l’aise dans ses
conditions, je lève ce qu’il reste de pied… J’entends Vincent qui me crie
quelque chose derrière moi et je m’arrête
pour le laisser passer. En repartant, je me mets une tatane dans un arbre !
Bonne pioche, je perds encore pas mal de temps si bien que je me fais doubler
par le varappeur qui a retrouvé des jambes et un vélo. Je prends sa roue et
arrive un gros coup de cul. Plutôt à l’aise dans cet exercice (tout est relatif !)
En haut du Pas de Tripet, je récupère Vincent qui m’attend (mais non, mais non,
pas si longtemps que ça !) et on repart sur la dernière partie du trail,
plus rapide, enfin surtout plus rapide pour moi car de mon côté je cale un peu…
La liaison suivante se fait par un chemin large magnifique
en légère montée pour rejoindre le départ des dernières spéciales (en fait une
très longue spéciale coupée en 2 pour des problèmes d’autorisation)
Spéciale 4 et 5
Départ de la S4, Vrac de vélos. |
Au départ on échange avec les filles du team BMC et
finalement on décide, galants que nous sommes de les laisser partir devant. Et
non, ce n’est pas du tout parce qu’on a peur de se faire rattraper, non !
Il s’agit d’une descente étroite en balcon, très rapide avec
traversée de chemins. Le principal problème est de ne pas se sortir à cause de
la vitesse. Parce qu’à cet endroit-là, une sortie ferait très mal. Donc on « gère » ;
façon de parler parce qu’à certains moments, c’est pas vraiment de l’ordre du
raisonnable (enfin vous l’avez compris, je ne parle que pour moi !).
Je m’en veux un peu d’être le boulet du jour…
After.
Ce soir, l’orga nous invite au restau et dans Die.
Après le
repas, avec les potes de Mountainbiker Paris, on décide de ne pas jouer les
prolongations à la bière et on prend la poudre d’escampette. Une bonne nuit s’impose surtout pour Jean-Phi qui n'a pas dormi la nuit passée.
Jour 2 :
Greg nous a prévenus, c’est la journée la plus chargée du WE
au programme 6 spéciales et 1700 m de dénivelé à se taper sur le vélo, ou à côté,
voire même dessous. Mais comme il nous a aussi promis des paysages à couper le
souffle, et des trails terribles c’est le cœur vaillant qu’on monte dans le
minibus qui nous amène jusqu’au village de Bénevise.
Spéciale 1
Depuis le village de Bénevise, on emprunte un chemin qui
nous permet de rejoindre le départ de la S1 du jour.
Cette première spéciale est assez rapide, le terrain est
encore une fois fuyant et il faut faire gaffe de ne pas s’en mettre une d’entrée.
Pas à l’aise du tout en ce matin, je laisse Vincent partir devant et
effectivement, il part devant… Je ne le reverrai qu’à l’arrivée.
La liaison vers la spéciale 2 se fait sur le vélo par un
chemin montant sur environ 400 de D pour rejoindre ensuite un sentier en forêt
jusqu’au départ.
Spéciale 2
Cette spéciale se déroule entièrement en sous-bois avec une
bonne suite d’épingles assez voire très pentues. Il parait qu’il y en a 36… ou
26… ou 50… Je sais pas trop en fait, je les pas comptées, mais c’est sûr qu’il
y en avait un paquet.
Là encore, peu sûr de ma forme, je laisse Vincent partir
devant. On enchaîne les épingles, ça
rentre bien. A une coupe, je passe devant. Avec le rythme soutenu et le manque
de technique c’est vraiment pas facile d’arriver jusqu’en bas. Aussi je ne suis
pas mécontent quand le panneau « Arrivée 50m » pointe son nez.
Depuis Menée, on attaque la grosse liaison de la journée ; d’abord sur la route jusqu’à Chatillon en Diois puis par un chemin large. Enfin , on emprunte un chemin qui se transforme vite en grimpette à côté du vélo. Il fait chaud, c’est dur. Tout le monde en chie. Finalement, on arrive au Col des Caux, départ de la Spéciale 3 du jour, après près de 600m de D.
Spéciale 3
Cette spéciale va s’avérer être une de mes préférées. Très
variée elle commence par un chemin étroit puis après quelques épingles, on
prend de la pente, il y a beaucoup de cailloux, une ou deux marchouillettes . Dans
ces conditions je me sens beaucoup plus à l’aise (Merci les vacs à Argelès). Je
lâche les freins (de toute manière pour ce qu’ils freinent, ça change pas grand-chose),
ça tabasse, mais ça passe ! Gros smile à l’arrivée, j’attends Vincent qui
une fois n’est pas coutume ne m’a pas collé à la roue.
C’est l’heure de la pause déjeuner qui sera prise à Laval
d’Aix. puis courte liaison jusqu’à la
Forêt domaniale du Glandasse.
Spéciale 4 :
Cette spéciale est la plus courte et la moins pentue du
séjour. Super ludique c’est une espèce de pump track naturel tournicotant,
court chemin étroit en forêt de pins. Au départ, je mets la gomme et j’entends
des appels derrière moi. Comme je ne comprends rien je file sur le chemin. Encore
une fois, je ne suis pas à l’aise dans ces conditions, mais ça reste drôle. Tant
pis pour le chrono. Arrivé en bas, Vincent me dit que j’ai perdu mon casque (le
jet qui aurait dû être attaché à mon sac… ) au départ. Je me suis rendu compte
de rien.
La liaison suivante se fait en bus jusqu’à l’abbaye de
Valcroissant, montée jusqu’au Pas de Sagatte.
Spéciale 5-6 :
Le départ de la S5 |
Les spéciales 5 et 6 sont l’une à la suite de l’autre. En
fait comme hier c’était au départ une seule spéciale qui a été coupée en 2. Mais
cette fois pour des raisons de sécurité. En effet, la montagne s’est éboulée à
un endroit et il ne subsiste presque rien du chemin. Juste de quoi mettre un
pied. Dans ces conditions (il faut porter le vélo) l’orga a joué la sécu et
installé une ligne de vie. Il faut dire que en dessous, ça tombe vraiment à
pic.
Au départ de la S5 |
Une nouvelle fois, ces chemins sont essentiellement
constitués d’un single étroit, souvent en balcon. Je sens que je progresse dans ces conditions et si ce n’étaient mes freins, je prendrais bien un peu plus de
vitesse. Mais à chaque virage, je manque de faire un tout-droit, alors ça
calme. Je suis obligé de freiner avec 2 doigts et du coup j’ai moins de
contrôle. Galère !
Jour 3 :
Ce matin, au réveil toujours à 6h30, on sent bien que les
organismes commencent à souffrir. A 8h,
les bus nous emmènent vers le col de Rousset ;
Spéciale 1 :
Pour rejoindre la spéciale 1, dont le départ est situé But
de l’Aiglette, il faut d’abord se taper une bonne montée de 300m, juste
histoire de s’échauffer. En fait d’échauffement, je tire la langue, on est bien
à 1550 d’altitude et ça se ressent.
Arrivés en haut, tout le monde traîne un peu, histoire d’admirer
le paysage et de faire la photo de groupe. Ce qui est bien avec cette spéciale
c’est aussi que pour une fois la vue est dégagée et on va pouvoir regarder les
meilleurs s’élancer.
La descente est très longue avec ses 900 de D. Le départ
dans l’herbe est très glissant et on arrive rapidement dans une combe avec
beaucoup de pierres. La suite est très variée avec pas mal de pente, des
pierriers, encore et toujours des chemins étroits en balcon. Après quelques
minutes de descente, je n’entends plus Vincent derrière moi… Je lève le pied,
espérant qu’il ne s’en est pas mis une. Enfin je laisse passer Alex du team
O2bikers (je préfère dire ça…) et Vincent me recolle. Il a effectivement fait 1
ou 2 sorties de piste sans gravité.
S’ensuit une liaison pas très longue en distance mais dans laquelle
on va porter le vélo la moitié du temps. Le petit chemin monte droit dans la
pente sur environ 500m de D alors pas d’autre alternative que de transpirer
sous le casque avec 13 kg sur le dos.
Spéciale 2 :
Le départ de cette spéciale est donné du col de Ponet et
Marignac avec une descente sur le village de Ponet.
Le ravito et la crête d'ou s'élancera la dernière spéciale. |
A l’arrivée, un ravito nous attend. Il est le bienvenu, parce
qu’il constitue un petit break idéal dans cette matinée ou il fait déjà chaud.
Et puis la précédente grimpette a laissé des traces. Petit break trop court
parce qu’il faut déjà remonter sur le vélo pour effectuer la dernière liaison
de la journée et du WE. Il s’agit d’une bonne grimpette de 400m mais cette
fois-ci sur un chemin large en pente pas trop sévère. Ça se monte tranquille, même si j’ai bien mal au dos dans ces parties roulantes. Vincent est cool sur
son Enduro et m’attend une fois de plus.
Spéciale 3 :
Le départ se situe en haut de la forêt de Saint Genix,
arrivée sur la D543
Le départ de la S3. On discute avec les pros et on cherche de l'ombre aussi. |
La descente est très variée, au début étroite avec pierres,
puis rapide en sous-bois avec épingles et relances, chemin en balcon très
étroit. J’ai maintenant pris confiance dans les chemins étroits et je roule bon
train. A un moment je cherche mon partenaire des yeux et je me prends direct
une tatane. C’est ça de pas regarder devant ! Aucun bobo, je me relève et
repars illico non sans avoir perdu encore de précieuses secondes. A mi-chemin le
sentier devient plat et nous croisons des supporters qui nous encouragent, ça
fait vraiment bizarre et aussi du bien. La fin de la spéciale est un enchaînement rapide de virages sur chemin en sous-bois. On savoure ces derniers
instants de pur bonheur et déjà c’est l’arrivée après 500 de dénivelé pour un
peu plus de 12 minutes de course.
Clap de fin
Ça y est cette fois c’est bien fini pour cette année. On
prend rapidos une douche, un repas tranquilou a l’ombre avec les potes et il
faut déjà penser à remonter. Même si nous n’avons pas brillé au classement (d’ailleurs
on n’était pas du tout venus pour ça), ce Biivouac Pays Diois restera à coup sûr
gravé dans nos mémoires pour longtemps.
C’est un événement exceptionnel en tous points : l’organisation
au top, l’ambiance cool et décontractée, les paysages traversés, les trails…
tout était nickel. Quand on sait la difficulté d’organiser un événement, même
local, on ne peut qu’être admiratifs devant le boulot que cela représente. Un
grand merci donc à tous organisateurs, et bénévoles, vous nous avez donné du
bonheur.
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